Le concept de la souveraineté alimentaire a été largement vulgarisé ces dernières années en raison des crises multiples observées à l’internationale. En France, la crise sanitaire, le contexte climatique ou encore la mondialisation de manière générale sont autant de points qui soulignent l’urgence relative au fait de retrouver une certaine souveraineté. Faisons dans cet article le tour des moyens existant pour atteindre cet objectif.
Une part importante à jouer pour le pouvoir public et les entreprises
On définit la souveraineté alimentaire comme le droit des pays à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour produire les biens indispensables à une certaine sécurité sur le plan alimentaire. La notion de souveraineté implique une certaine liberté des pays à définir les stratégies et les priorités dans ce domaine. Une stratégie cohérente au niveau national et dans le respect de la diversité agricole des régions nécessite à la fois un engagement des responsables politiques et locaux, mais aussi la participation active des entreprises.
Pour retrouver sa souveraineté, la France doit miser sur des investissements financiers importants. L’aide publique agroalimentaire est indispensable pour orienter convenablement les choix au niveau national, pour aider les producteurs, et pour mettre à la disposition de toutes les parties prenantes les moyens de soutenir et de développer les productions souhaitées. Différents appels à projets sont lancés pour accompagner les filières de l’agroalimentaire, et il est nécessaire que les entreprises concernées s’informent sur ces questions, afin de profiter des plans de financement mis en œuvre.
La nécessité d’implémenter des stratégies sous plusieurs volets
Pour développer le secteur de l’agroalimentaire dans le sens souhaitable pour la souveraineté alimentaire, il est également important de considérer chaque niveau du système global. L’innovation a une part cruciale à jouer pour développer la production, et il est tout aussi nécessaire de repenser les modèles des circuits de distribution. Enfin, la transformation des produits et en amont le volet de l’approvisionnement sont aussi à prendre à compte.
- En matière de production, il est par exemple essentiel d’explorer de nouvelles approches ou cultures, et de diversifier au maximum les productions. Les légumineuses suscitent en l’occurrence un entrain nouveau pour les protéines végétales qu’elles apportent en alternative aux protéines animales. Le volet de la production ne touche par ailleurs pas uniquement aux produits, mais aussi à la formation des producteurs.
- En matière de recherche et d’innovation, des technologies comme l’intelligence artificielle dans le domaine de l’analyse des données ou de leurs collectes, ou encore l’utilisation de biointrants de nouvelle génération sont autant d’axes à développer pour une production plus efficace et plus compétitive.
- Pour la question de la distribution, l’objectif est de permettre aux producteurs de trouver facilement des débouchés sur le territoire, mais également de minimiser les gaspillages de produits. Les circuits de proximité sont à privilégier pour l’atteinte d’une pleine souveraineté alimentaire.
En définitive, viser la souveraineté alimentaire exige de tenir compte aussi bien des besoins du territoire en ajustant ses capacités de production, de choisir avec soin les sources d’approvisionnement pour les produits importés, et de trouver l’équilibre entre le local, le non-local via des partenariats stables et avantageux entre les différentes localités ou territoires.